Carnet de Voyage au Maroc

17/07/07 3ème journée

août 9, 2007 on 4:48 | In 2-4 : Essaouira 3e/7 | 1 Comment

lever tranquille.

Temps un peu couvert sur Essaouira. Nanou a perdu la partie de carome en tete a tete avec joe hier. Elle a un gage. Se baigner dans l’ocean d’Essaouira. Brrrr ca caille.

Départ pour la plage. On achete un melon en chemin et on part a pied sur le sable.

D’un côté de la plage il y a un peu de monde, mais rien à voir avec nos plages françaises. Devant le sofitel les touristes friqués sur les matelas a 280 euros la nuitee sans le petit dej il s’offrent un bout de plage en exclu. Les locaux ne sont pas les bienvenus là. Quel interet d’etre au maroc. Hotel, sortie d’hotel, piscine, hotel… surtout pas se mélanger aux locaux… ah non! Super. Nous les regardons presque avec de la pitié. Ca rend pas heureux l’argent hein.

La plage est longue mais joe doit faire la reeduc pour son pied et marcher dans le sable lui fait du bien. Il y a le kite surf et les planchistes. Plus loin les quads. Nous allons jusqu’au bout vent dans le dos. Le retour sera surement moins drôle. Ca souffle vraiment, et je fais mine d’avoir oublié que j’ai un gage… Ca va pas etre possible.

Au bout de la plage, les dunes de sable. le delire. Joe s’éclate, me pousse, me fait tomber, hurle, crie, saute, un enfant dans un bac à sable.

Retour. Capuccino et max les dromadaires nous eviterons une grosse partie de la route pour 45 dirhams (attention les prix annoncés peuvent etre exhorbitants et deja là nous payons le prix fort juste pour le retour)

La levée du chameau est périlleuse. Nettement moins que la descente. Le voyage…. manque un tant soit peu de confort. Ah faut avoir le dos solide, les fesses fermes et les pieds qui cramponnent… c’est sur.

Le voyage se fait.. ma fesse gauche n’ayant jamais été plus loin de ma fesse droite que sur capuccino….Mais c’etait drole.

Retour a Essaouira. Le vent de face. Ah j’aurais peut etre pas du mettre un sarouel, je fais un peu cerf volant. Visite d’une ou deux galeries d’art, joe flashe pas mal sur le naif, moi sur l’abstrait… mais bon on ne va pas aussi, ramener une toile, alors je m’inspire… ca va peindre dans la chaumière!

 

Joe a envie de manger du poisson. Direction le souk coin du marché aux poissons. Pour moi, ca ne va pas être possible. Meme probleme que pour la viande, y a comme un espece de blocage. J’ai beau creuvé la dalle, là, je peux pas. Joe choisit sa daurade, 30 dirham elle doit bien faire 1kg200, quelqu’un la lui vide pour 2 dh et nous passons derrière ou un autre la grille. Joe ajoute des crevettes pour 20 dirhams, 2 bouts de pain et une table.. .

Une fourchette….EUH NON, finallement on va le faire avec les doigts. Il se regale .Toujours pas possible pour moi mais j’ai faim. Je dois vraiment faire ma chochotte, il est des touristes qui ont l’air de se regaler aussi hein. Dois avoir des origines gnian gnian de quelques part.

mA Tête a ce moment là (oui j’ai faim, non non vraiment je peux pas)

Nous filons à l’entrée de la ville. Beaucoup de toursistes evidemment. On s’assoit a la terasse de l’hotel beau rivage ‘voir les mauvais plans’.

Le couscous vegetarien n’a jamais été aussi mauvais (un gout d’eau), le thé aussi fade, la note aussi salée. L’hotel beau rivage prends les touristes pour des cons.. Vraiment.

Un porteur arrive avec sa carriole pleine a craquer, de sacs et valises vuiton, et les touristes derrière lui, mains dans les poches. Il est vieux, il a une bonne tête, cette vision de l’escalavage me fait fondre en larmes, putain, en pleine terrasse, larmes incontrolables. Qu’en penser? Lui, il travaille. Il ferait la manche sans doute perdrait il la dignité que ce ‘travail’ lui offre. Mais comment rester insensible à cette forme d’escalavage là, comment cautionner. Comment ces touristes pour quelques dirhams font ils porter ou laver leur planche de surfs. Je n’ai pas la solution. La mandicité leur fait perdre leur dignité, l’escalave nous transforme en tortionnaires (et colonisateurs).Le français moyen qui se sent tout à coup super riche parce qu’un gamin devant lui sue sang et eaux pour porter sa planche de surf.

Je range mes larmes, nous partons reperer nos amplettes. Je flashe sur un pantalon genre sarouel long mais il n’y a pas ma taille. Par contre joe craque pour un tapis, un tilmi, jaune. Les deux vendeurs sont vraiments sympathiques. On est loin de la “sympathie commerciale’ couramment pratiquée au maroc. Ils nous offrent le thé, l’histoire, l’humour et le moment. Un de ceux qui symbolise ce pays.

La négociation autour du tapis, l’echange de culture, nous parlons de la France, ils sont curieux, ils nous parlent du maroc, nous sommes curieux aussi. Ils nous parlent du commerce “les allemands sont fauchés, les marocains travaillent aujourd’hui essentiellement avec les français. Meme s’ils sont durs en affaires, parfois “chiants”. Ils ne nous sortent pas les prix exhorbitants de Marrakech.

Les Marrackchis ne sont aimés nulle part au Maroc pour l’image qu’ils en donnent.

Là ils rient meme quand nous leur racontons le “show” auquel nous avons eu droit après la visite de la tannerie, la cigarette qui ne brule pas le tapis etc. 85 euros le prix de départ. Les négociations sont paisibles (au maroc on ne fait pas ses courses en deux minutes, ce n’est pas POSSIBLE). Ils ont compris que nous n’étions que des touristes “de bases” pas fortunés. Ils tentent le troc mais joe n’a qu’un melon dans son sac (et un rouleau de pq). Tout le monde eclate de rire. Joe veut egalement acheté un cheche de 6 metres. Nous topons pour le tout a 600 dirhams, cheche et tapis (a peu pres 55 euros).

Nous leur montrons le collier berbere payé 45 euros (avec la chaine de pied) pour lesquels nous pensons nous être fait avoir mais il scrutte et nous dit qu’ilk est veritable, qu’il s’agit bien d’argent d’ebene et d’onyx, que certains sont faux mais que celui là est un vrai. C’est un bon prix un peu cher peut etre mais pas tant que ca.

Il demande l’autorisation au “chef” de vendre le tapis pour ce prix là. Et l’affaire est conclue.

Il nous emballe ca… magique.

Retour au ryad.

J’essaie de guider, voir si je saurais me reconnaitre… mmmm pas gagné, mais je me sors du labyrinthe, trop fière de moi. Nous pensions ressortir manger mais nous ferons finallement avec ce que nous avons sur place.  Un melon (pas pu le manger sur la plage ou on l’aurait mangé au sable), une pasteque et du pain. Repos. C’etait une belle journée.

Lecon numero 1 : contrairement aux apparences “bonjour’ en marocain ne se dit pas “tu veux du H?”

Lecon numero 2: quand tu rentres dans une boutique, tu sors, tu rentres dans une autre, tu sors, parfois tu te fais jeter… non madame missié, ici c’est un pressing!!! ah oui pardon!

Thé a la menthe dans la chambre et dodo.